Sur le terrain la colère agricole se maintient. Les inquiétudes sur le revenu et le partage de la valeur nous réunissent. Et pour cause, les démarches de qualité sont parmi les plus impactées par l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat. Depuis deux ans les consommateurs se détournent des produits qui promettent la transition environnementale, dont la Bio fait partie. De même, la nouvelle PAC a in fine abouti à une baisse de plus de 50% de la rémunération environnementale des agriculteurs bio. Que ce soit par manque d’argent ou par manque de compréhension, le modèle de transition agricole souhaité par la société n’est pas financé.
On a demandé aux agriculteurs de faire de la qualité, sans penser changement de modèle économique agricole dans la durée
Les paysans engagés dans des démarches de qualité produisent à la fois des denrées alimentaires et des services environnementaux et sanitaires pour la société dans son ensemble. « En tant que paysans bios nous avons été les premiers à nous engager dans une démarche de production qui protège la santé et l’environnement. Nous acceptons la contrainte et la norme, elle fait notre force. Mais nous sommes à un moment où il faut faire des choix, soutenir l’ancien modèle libéral et exportateur ou soutenir le nouveau qui vise à nourrir les français avec des produits qui protègent notre eau, notre climat, notre biodiversité et notre santé. » explique Philippe Camburet, président de la FNAB. Les agriculteurs sont des chefs d’entreprise comme les autres, ils ne peuvent pas porter sur leurs épaules la transition agro-écologique.
La FNAB réitère ses demandes
- Un plan de soutien à la Bio, à la hauteur des pertes accumulées depuis deux ans, c’est-à-dire 300M€
- L’affichage d’une vraie volonté de soutenir ces modèles dans la durée avec une PAC ambitieuse sur la Bio
- Un suivi dédié de l’évolution du revenu des agriculteurs engagés dans des démarches de qualité
Il ne faut pas se tromper de cible et garder le cap de la transition écologique ! Il va falloir qu’on s’adapte à produire avec moins d’eau et qu’on accepte de réfléchir aux meilleurs usages de l’eau. Il va falloir qu’on réduise l’usage des produits phytosanitaires qui font de la gestion de la qualité de l’eau potable un gouffre financier pour les collectivités locales. On ne produira rien sans biodiversité. La transition écologique n’est pas une option, elle est une nécessité.
« Nous refuserons tout recul sur la mise en œuvre de cette transition écologique agricole à laquelle nous participons avec conviction depuis des années. Le problème ne vient ni des agences sanitaires, ni des agents de l’office français de la biodiversité, ni des consommateurs, le problème vient d’un refus de penser la politique de la transition agricole en acceptant qu’on doit renoncer à des choses pour en créer de nouvelles » conclut Philippe Camburet, président de la FNAB.
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Philippe Camburet 06 77 94 85 19