Campagne électorale du mardi 7 au jeudi 30 janvier 2025
Bonne lecture.
CIVAM Bio : En tant que syndicat de défense des intérêts de tous les agriculteurs et agricultrices, que comptez-vous faire pour qu’ils et elles et leurs salarié.e.s ne soient plus exposé.e.s aux produits chimiques dans l’exercice de leur métier ?
Confédération Paysanne : Le meilleur moyen de se protéger est de moins utiliser de pesticides, en effet aucun équipements de protection ne permet de se protéger correctement, d’autant que les « normes » d’utilisation sont co-écrites avec les industriels.
Nos positions syndicales :
- déployer les alternatives : nous militons pour la sortie des pesticides et des engrais de synthèse tout en promouvant l’évolution de nos systèmes de production afin que chacun soit capable de s’en passer techniquement. Si nous dirigions la chambre d’agriculture, nous intégrerions les structures de terrain qui travaillent sur l’agriculture biologique (tel le Civam Bio 53) et leur donnerions les moyens de mener leur missions de développement de l’agriculture biologique en Mayenne,
- soutenir les paysans victimes : la Confédération Paysanne est le seul syndicat à militer pour la reconnaissance des maladies liées à l’utilisation des produits phytosanitaires comme des maladies professionnelles. Les autres syndicats sont pour le maintiens de certains produits dangereux voir le retour de molécules interdites car pas il n’y aurait pas d’alternative selon eux (et pour éviter le retrait de molécules).
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CB : 20% seulement des cours d’eau en Mayenne sont de qualité satisfaisante, que pensez-vous faire pour améliorer cette situation ?
CP : Sur la pollution des eaux par les pesticides, l’agriculture biologique reste le moyen principal de permettre une bonne qualité de l’eau. S’agissant des nitrates, c’est l’élevage intensif et certaine pratiques d’élevage qu’il faut faire
évoluer. Pour préserver et améliorer la qualité de l’eau, les points essentiels sont le maintien des prairies, le maintien des haies et autres strates arborées et les bonnes pratiques agronomiques.
Nos positions syndicales :
- Sur les prairies : continuer la MAEC herbivore et la financer pour tous (augmentation de l’enveloppe), permettre la confortation des zones enherbées et veiller au respect des réglementations dans les zones à enjeux.
- Sur les haies : revaloriser « l’écorégime » haie (actuellement 7€/hectare), militer pour une cartographie précise des haies existantes et une uniformisation de la réglementation de la gestion des haies, afin de stopper l’arrachage et le « dénudement » de l’existant,
Le Paiement pour Service Environnementaux (PSE) qui est testé sur certains bassins versants peut aussi inciter les agriculteurs a aller vers des pratiques plus vertueuses.
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CB : Au regard de la suppression des aides au maintien en bio dans toute la France, soutiendrez-vous, dès 2025, une augmentation de l’Ecorégime à 145 €/ha pour les fermes certifiées bio ?
CP : Oui pour un écorégime revalorisé pour les agriculteurs bio. Le montant de la revalorisation doit être discuté avec l’interprofession bio (dont la FNAB) dans le but de répondre aux objectifs d’augmentation de surface en bio.
Aussi, Il est important que le budget écorégime soit maintenu ou amélioré. Il ne s’agit pas de financer l’écorégime avec des ressources qui étaient fléchées vers d’autres mesures environnementales. A lui seul, le marché ne peut pas soutenir le développement de l’Agriculture Biologique, les pouvoirs publiques doivent s’impliquer.
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CB : Quelles sont vos propositions pour développer la vente des produits bio ?
CP : Pour développer la vente des produits biologiques, il faut que les consommateurs connaissent davantage ce qu’est l’AB et quelle sont ses impacts positifs (autant sur le plan environnemental que de la santé),
Nos positions syndicales :
- Maintenir les exigences de ce cahier des charges (non aux serres chauffées).
- Respecter la loi égalim (20 % de bio dans les cantines).
- Soutenir les structures qui travaillent dans la communication et la formation du grand public et la structuration des filières territorialisées. (Civam Bio en Mayenne par exemple)
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CB : Quelle est votre politique d’installation en bio et de maintien des fermes bio en bio lors des transmissions ?
CP : L’installation est au cœur de nos préoccupations syndicales,
Nos positions syndicales :
- Revoir les conditions d’attribution de la modulation AB de la DJA pour qu’elle ne soit pas conditionnée par une limite de chiffre d’affaire (fixé à minimum 120 000 € en 2024), ce qui exclu les projets maraichers, élevage autonome en individuel qui font moins de 120 000 € de CA…
- Demander des prêts garantis par l’état pour les projet de reprise en conversion AB et en AB afin de répondre à la difficulté de financement de certains projets en AB,
- Faire respecter le SDREA (Schéma Directeur Régionale des Exploitations Agricoles) qui permet un accès prioritaire pour les projets biologiques, lorsque qu’il y a deux projets qui atteignent le même rang de priorité.